Extraits du Rapport de Salamatou Alhassane remis à l’unicef.

L’objectif fondamental de cette mission est d’informer et de sensibiliser les communautés nomades sur les principaux thèmes de l’UNICEF pour un changement de comportement et d’apporter divertissement et culture.

A la rencontres des nomades

C’est dans ce cadre que le CNA, dont l’équipe composée de Salamatou Alhassane la responsable de la structure, Alassane Bizo Technicien, Moussa Assoumane chauffeur et de Kadidiatou Yacouba Animatrice stagiaire, a signé un contrat de prestation avec l’UNICEF allant du 20 Août au 20 septembre 2005 pour informer et sensibiliser des populations nomades à travers le Cinéma Numérique Ambulant.

Les régions concernées sont Agadez 900 Km environ au Nord-Est de Niamey, Ingall 150 Km au Sud-Est d’Agadez et Tchirozérine au Nord-Est d’Agadez.

Cette mission s’est voulue en coïncidence avec 5 fêtes nomades (Worso, Afoukada, Tamazalak, Assamanaye et Achiyard) et 8 villages autour  d’Agadez (Azel 15 Km, Azamalane 3 Km, Dabaga 45 Km, Toudou 13 Km, Tajajarat 3 Km, Azamalane 15 Km, Oumourdanma-ghasse centre ville et Dari 7 Km). Elle a traité des thèmes de sensibilisation sur l’accès aux soins de santé, recouvrement des coûts, des IST/VIH/Sida, de la scolarisation des filles, du mariage précoce, de l’enregistrement des naissances, du paludisme, de la nutrition, de l’hygiène et de la vaccination en général et plus précisément de la polio. Des spots, sketchs et documentaires ont été diffusé,  suivis de débats interactifs que j’anime en langue haoussa ou fulfuldé avec l’appui des services techniques  du district sanitaire d’Agadez.
« Worso », la 1^ère fête traditionnelle Bororo, qui a regroupé seize (16) tribus d’environ trois mille personnes (hommes, femmes et enfants) s’est tenue du 22 au 26 Août 2005 à Tchinnaboro à cent quatre  vingt (180) kilomètres au sud d’Agadez dans le chef lieu de poste d’Aderbissinat.

« Afoukadak » autre cadre de retrouvaille nomade qui s’est tenue du 27 au 28 août 2005 à 4 kms au sud d’Ingall.

« Tamazalak » qui veut dire « vallée unique de doumier sucré étouffant ». Cette fête s’est tenue du 02 au 04 septembre 2005 à Tamazalak à 160 km au Nord-Est d’Agadez.

«  Assamanaye » qui veut dire retrouvaille 8^ème Assemblée Générale annuelle de l’Association pour le Développement du Monde Pastoral (ADMP) s’est tenue du 09 au 11 septembre dans la zone de l’IRHAZER, lieu de convergence du monde pastoral pour la cure salée des animaux  Tiguida N’Tagayt à 110 kms (ADMP) s’est tenue du 09 au 11 septembre dans la zone de l’IRHAZER, lieu de convergence du monde pastoral pour la cure salée des animaux  (A Tiguida N’Tagayt à 110 kms au Nord-Ouest sur la route de Rharous l’usine  de l’eau minérale). Cette fête a regroupé environ cinq mille (5.000) personnes.

« Achiyard » née il y a 3 ans a eu lieu à Aderbissinat (160km) du Sud d’Agadez et  s’est tenue du 16 au 18 septembre 2005

Un mois de projections : plus de 30 000 spectateurs

Pendant un (1) mois, nous avons sillonné 5 sites de fêtes Bororo, Touareg et Arabe et 8 villages autour d’Agadez. Une fois que l’équipe arrive dans le village, elle prend contact avec le chef de village, les organisateurs des fêtes ou la présidente des femmes avant de se rendre sur la place publique ou le site comme nous avons coutume de le faire. Les séances ont toujours débuté par une musique (du terroir « guitare ») d’animation et de courts métrages du cinéma muet (Buster Keaton).

A la vue des premières images, les gens qui n’ont jamais vu le cinéma criaient de joie, certains éblouie par l’émotion ouvraient grandement les yeux et la bouche.

Quant aux intellectuels (organisateurs et invités), ils ne cessaient de répéter : « c’est très bien, c’est une bonne idée, du courage, nous souhaitons vous comptez parmi nos invités de l’année prochaine ».

Le public très motivé, restait tout prêt de l’écran pour visionner les films. De même au cours des débats, il prenait le micro sans hésitation et sans aucun problème.

500 moustiquaires ont été mises à la disposition du CNA pour gratifier les participants aux débats.

La séance se termine toujours par une synthèse faite par la responsable du CNA, un cadre technique et souvent un membre de la communauté (chef de village, présidente des femmes). Les cadres techniques ont saisie l’occasion pour informer les communautés sur la nature des pièces d’enregistrement de naissances, les délais, les structures et autorités habilités à le leur délivrer.

Les grands films de fiction comme Tilaï, Guimba, Sia le rêve du python, « A la recherche du mari de ma femme » ont connu un grand succès à cause des problèmes qu’ils soulèvent, réalités connues par ses populations : mariage précoce, mariage forcé, la scolarisation de la fille et polygamie.

Il y a eu au total 20 séances, dont dix (10) dans les cinq (5) sites des fêtes et dix (10) dans les huit (8) villages environnants.

Nous avons ainsi enregistré environ vingt cinq mille cinq cent cinquante (25 550). Le nombre de spectateurs est de 200 dans le plus petit village et trois mille (3.000) dans le plus grand. Quatre cent vingt deux (422) moustiquaires imprégnées ont été distribué au cours des 5 fêtes et villages ciblés.

Le CNA est efficace

Parmi les mêmes résultats, on dénombre

·         Cinq cent vingt neuf (529) enfants et femmes enceintes vaccinés quatre cent quinze (415) soins curatifs.

·         Soixante dix (70) actes de naissances et jugements supplétifs enregistrés à Tamazalak ;

·         Cent trente (130) actes et jugements supplétifs à Tchinaboro (Aderbissinat) et trois cent (300) à Achiyard.

Les populations ont compris qu’un acte de naissance permettra à un enfant d’être inscrit à l’école, d’avoir le permis de conduire ou la carte d’identité, le certificat de nationalité et bien d’autres pièces d’état civil.

Les films sur la scolarisation de la jeune fille ont suscité beaucoup de débats liés au mariage précoce, à la prise en charge et au suivi des élèves filles.

Dans les débats qui ont suivi les projections, plusieurs réactions ont été enregistrées parmi lesquelles on peut retenir :

• Cette femme de Abalam qui disait au cours des débats sur l’utilité de la scolarisation de la jeune fille : «  l’école fait éveillé la fille, raison pour laquelle elle a les yeux ouverts, elle n’a peur de personne, elle peut rentrer n’importe où, suivre les hommes sans avoir  honte, parler devant les hommes, monter à moto, etc. ».
• Ce nomade de Tamazalak qui désire avoir un jugement supplétif en l’absence du juge. Après l’avoir invité à se rendre à Tchirozérine, il a répliqué en disant qu’il préfère ne pas en disposer.
• Cette petite fille qui dit méfiez vous de hommes et n’utilisez pas les objets souilles, sinon vous attraperez le SIDA
• Cet homme qui dit que sans l’acte de naissance tu es comme un animal dans la brousse
• Cette petite fille qui dit le mariage trop jeunes ou forcé retarde les filles pour l’épanouissement.
• L’espacement des naissances, les consultations prénatales, les vaccinations, des enfants sont indispensable pour le bien être de la famille.
• Sur le paludisme l’info est passée. Les gens connaissent les symptômes et aussi les moyens de les prévenir mais il faut insister sur la protection qu’offre la moustiquaire. Beaucoup de moustiquaires ont été distribué à la fin des séances.

La population, dont la majorité découvrait pour la première fois le cinéma sur écran géant et dans leur campement a été émerveillée. Leur curiosité et leur niveau de compréhension se sont manifestés à travers des questions et des commentaires ou conseils souvent pertinents qu’ils adressaient à tous les nomades.

Autour du CNA

Le 27 Août 2005 à Ingall, nous avons eu le plaisir d’avoir le chargé de la communication du bureau régional UNICEF Dakar Mr Kent Page qui a fait un article sur le CNA intitulé « Mobile Dessert cinéma : films, vaccination & Birth Registration », la chargée de communication/reportage Média …UNICEF New-York Mademoiselle Sabine Dolan.

Le 08 septembre 2005 à Toudou I, la chargée de gestion programme Unicef New York Mme Sherazadé Boulia, la chargée des ressources humaines Unicef New York Mme Mame Diagne. Ceux-ci ont beaucoup apprécié la projection et ont profité pour faire des images du publique.

Nous avons aussi reçu la visite de l’équipe de l’ORTN Niamey le 20/09/5 à Azel qui a fait des images du public, de l’équipe du CNA en séance de projection et l’interview de la responsable du CNA.

Le 20/9/2005, une réunion de restitution a eu lieu à Agadez dans les locaux de l’Unicef. Etaient présents :

-          L’administrateur communication pour le programme (Nathalie Fool),
-          Unicef Agadez (DR Hassane)
-          La communicatrice du district sanitaire d’Agadez (Salamatou)
-         Et l’équipe CNA. 
     
Prolongation à Ingall

Suite au contrat de prestation qui lie l’UNICEF au CNA signé pour la période de 20 Août au 20 septembre, pour l’information et la sensibilisation des populations nomade, un avenant de 5 jours a été signé dans le cadre des activités de la cure salée.

Cette tournée qui s’est déroulée à InGall (150 km au Sud-Est d’Agadez) a reuni 7100 personnes.

Ce qui fait plus de 32 000 personnes au total qui ont assisté au projection du CNA  à l’occasion de cette tournée de la cure salée.

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Avec Point Afrique le long du fleuve Niger (Parc du W)

Dans le cadre de son partenariat avec Point Afrique, le CNA Niger a effectué deux séjours dans la région de la Tapoa, le long du fleuve Niger.

Nous avons d’abord repéré les villages entre le 13 et le 16 octobre : Moli Haoussa, Tonday, Kareykopto, Birigambou et Bouma. Au tala ces villages comptes plus de 10 000 habitants. Nous leur avons presenté le CNA et soumis le cahier des charges.

Nous avons ensuite effectué les projections entre le 17 et le 22 octobre. Au total 5 projections de longs métrages précédés des films de sensibilisation ont eut lieu dans les villages précités. Près de 12 000 spectateurs ont bénéficiés de ces projections. Nous retournerons encore ‘ fois dans ces villages.

Les grands films projetés sont Tilaï et Gimba . La sensibilisation a porté sur la vaccination, le paludisme, le SIDA, la scolarisation des jeunes filles et le mariage précoce.

Dans chaque village, un accueil chaleureux avait été réservé au CNA. Le cahier des charges n’a pas été respecté partout du au faite que nous étions à la fin de la saison pluvieuse.

Pour parvenir dans ces villages, il faut faire 186 km depuis Niamey. Ensuite, il n’est pas possible de continuer. Les voitures ne passent pas. Nous arrivons au bord du fleuve où nous avons loué une pinasse conduite par le piroguier. Il nous a acheminé dans les villages avec notre matériel. Depuis Mali Haoussa nous avons descendu le fleuve sur 100 km. Arrivée dans les villages les chefs nous envoyaient une charrette bovine sur laquelle nous apportons tout notre matériel de projection. Après les séances, nous passons la nuit sur place (dans la cour de l’école ou au bord du fleuve. Au cours de notre séjour a Kareykoto, le rugissement du lion était notre réveil au petit matin.

Nous avons aussi croisé des Hippopotames sur notre chemin que le piroguier a soigneusement évité. Cette tournée était la première expérience de toute l’équipe du CNA Niger dans les villages riverains. Au début une peur terrible nous a envahis, mais au bout de 48 heures nous nous sommes habitués.

Et puis aussi, nous nous disions qu’après être allé dans des endroits très difficiles pour la cure salée où nous avons parfois manqué d’eau voila que maintenant nous sommes dans des villages où on ne peut venir qu’avec la pinasse et  que le CNA y arrive.

Un jeune homme de Birigambou disait aussi à ces collègues et aux enfants, retenez bien cette date de projection car si nous vivons longtemps, je poserai plus tard la question à quelques uns d’entre vous à savoir l’âge que vous aviez quand le CNA a passé dans notre village.

Nous savons que nous allons revenir mais on peut dire que le CNA à laisser une trace au cours de son passage. Le CNA reste en mémoire dans l’histoire des villages.

Salamatou Alhassane

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