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Cinéma Numérique Ambulant - Nouvelles 42 - Bénin

Novembre 2004


Dans ces nouvelles :

- Signature d'un accord avec UNICEF et rapport d'activité de l'action.
- Rapport d'activité de la structure de Natitingou pour le mois d'octobre


CNA - BENIN

Le 15 novembre 2004.

Depuis le début de son action au Bénin, le CNA s'est largement impliqué dans le programme de lutte contre le trafic d'enfants auquel participent différentes institutions et ONG (BCAT/UE, Unicef, Care, Plan, Terre des hommes....).
Un des éléments de ce programme fut la production et réalisation d'un film de sensibilisation sur le sujet : "Anna, Bazil et le trafiquant" qui relate les déboires d'une jeune villageoise qui se retrouve vendue en ville à une famile sans scrupules qui en fait son esclave.

Dans le cadre de ce programme, la semaine dernière, le CNA a signé un accord avec UNICEF au Bénin.

En partenariat avec UNICEF, CNA-Bénin effectuera une trentaine de projections du film "Anna, Bazil et le trafiquant" dans la région de la DONGA.

C'est l'équipe du CNA de Natitingou, dirigée par Mme Rosalie N'Dah qui effectue cette tournée dans les villages identifiés.

Dans chacun de ceux-ci, le dispositif habituel d'une soirée de projection est mis en place : Court métrage et "Anna et Bazil" en premiere partie, puis un long métrage en seconde partie.
Apres la projection du film "Anna, Bazil et le trafiquant", un débat a lieu, animé par Rosalie N'Dah qui a reçu, à cet effet, une formation spécifique.

La tournée a démarré le 9 novembre dernier. Ci-dessous, le premier rapport d'activité.

BENIN - Natitingou

RAPPORT D’ACTIVITES DU CINEMA NUMERIQUE AMBULANT (CNA) DE NATITINGOU
LANCEMENT DU FILM "Anna, Bazil et le trafiquant" dans le département de la Donga

Présenté par Rosalie N'Dah

NATITINGOU le 13 Novembre 2004


Dans le cadre de ses activités de sensibilisation des populations contre le trafic des enfants, le Cinéma Numérique Ambulant (CNA), une structure à but non lucratif, en partenariat avec l’Unicef a procédé au lancement dans le village de Soubroukou, commune de Djougou du film "Anna, Bazil et le trafiquant " en présence de M. Romuald Tchibozo, du directeur de l’Ong PIED, M. Moussa A. AMADOU et de la responsable du CNA/Ouidah, Mme Martine de Souza.

Au total, 28 villages ont été sélectionnés avec l’appui de l’Ong PIED (Programme Insertion des Enfants), une organisation non gouvernementale partenaire de l’Unicef qui a mis à disposition un interprète.

Pour atteindre son objectif, le CNA a utilisé les ondes de radio solidarité de Djougou où plusieurs communiqués en dendi, yoom et lokpa pour avertir les villages sélectionnés qui doivent recevoir l’équipe et recevoir le programme de projection de film.

A Soubroukou, une visite a été rendue au roi et au délégué qui étaient très content de l’arrivée de l’équipe du CNA et qui ont retenu par la suite l’esplanade de la cour royale comme lieu de projection. Avant l’affluence de la population sur les lieux, une musique attrayante et un film comique appelaient les habitants de Soubroukou et environ à s’approprier la place de la cour royale. Très tôt, les hommes, les femmes et les enfants ont pris d’assaut ladite place.

Après présentation de la structure, Mme Martine de Souza, responsable du CNA/Ouidah a dit que la structure appuyée par l’Unicef est venue sensibiliser les populations sur le trafic des enfants. Elle a ensuite passé la parole au roi de Soubroukou qui a remercié l’UNICEF venu, selon lui, les éclairer sur les méfaits du trafic des enfants.

Il a souhaité que les populations prêtent beaucoup attention et se concentrent davantage sur le film pour bien le suivre afin d’appréhender les méfaits pour un changement de comportement face au phénomène. "Le phénomène existe également dans notre village et si notre village figure aujourd’hui parmi ceux sélectionnés par Ong PIED, cela ne peut que nous sortir de l’obscurité", a renchéri le roi de Soubroukou qui a prié pour que tous les dieux soient avec l’équipe du CNA dans la réussite de la sensibilisation.

Le délégué de Soubroukou a souhaité la bienvenue à l’équipe CNA-UNICEF et émis le vœu que la sensibilisation se passe bien.

Après cette cérémonie d’ouverture des autorités traditionnelles, le film "Anna, Bazil et le trafiquant" a été projeté aux populations.

Au cours du déroulement, l’interprète explique dans les langues locales les séquences du film avec l’appui de Mme Rosalie N’DAH, responsable du CNA/Natitingou, pour permettre aux populations de mieux cerner les méandres du phénomène.

Beaucoup de spectateurs n’ont pas pu contenir leurs larmes en voyant la petite Anna à qui était assénée des coups de fouets qui ont laissé sur son corps des séquelles. Parmi la foule, vu lesdites séquelles, des réactions et des mécontentements fusaient de toutes parts.

A la fin de la projection, certains volontaires nous ont confié leurs impressions.
Parmi eux, les enfants les majoritaires nous ont le plus marqué. Un des enfants, la quatorzaine environ, appréciant la vie citadine, a dit qu’il voudrait bien aller vivre les réalités de la ville mais ne voudrait pas suivre quelqu’un pour y aller. Elève, il aurait souhaité que ces collègues se comportent comme Basile qui, ayant appris la disparition de Anna, s’est mis à sa trousse et l’a finalement sauvée.

Aussi, une fillette de 13 ans a traité de méchant ce qu’elle a vu et a demandé aux parents de ne pas laisser partir les enfants surtout les filles en échange de cadeaux. Un autre intervenant, un homme d’environ 18 ans qui a été personnellement victime du trafic d’enfant nous a confié que ce qu’il avait subi en son temps par cette pratique était pire et que si on n’avait enregistré son expérience, elle aurait donné plus de leçons que le film visualisé.

A l’issue de la séance, le président des parents d’élèves de l’école de Soubroukou a pris la parole pour dire que l’inconscience et la paresse des parents sont à la base du phénomène. Il y a certains parents, a-t-il dit, qui pensent que les travaux champêtres sont difficiles et préfèrent s’adonner au phénomène en envoyant leurs enfants servir de mains d’œuvre pour en jouir des fruits. Le second facteur qui favorise le trafic des enfants, c’est les grèves perlées au cours desquelles les enfants trouvent le temps de fuir car, a-t-il indiqué, il est plus facile de prendre un enfant pendant cette période que de le prendre pendant qu’il va à l’école.

Il a lancé un appel aux autorités afin qu’une solution soit trouvée entre les syndicats des enseignants et le gouvernement en vue de mettre un terme à ces grèves.

C’est une grande leçon pour ceux qui ont été victimes et ceux qui ont la chance de voir le film projeté, a ajouté le président des parents d’élèves de l’école de Soubroukou soulignant qu’il urge de trouver des solutions hardies à tous ces problèmes. Il a souhaité que des brigades de lutte susceptibles d’enquêter sur le phénomène même au sein des foyers et ménages soient formées pour dénoncer les parents trafiquants masqués qui se livrent au trafic.

Le roi de Soubroukou, satisfait du bon déroulement de la sensibilisation, a remercié l’UNICEF, l’ONG PIED et le CNA pour tout ce qu’ils font pour lutter contre le trafic des enfants.

Satisfaite de l’adhésion des populations à la cause du CNA, Mme Rosalie N’DAH, responsable de la cellule de Natitingou, a souhaité que la sensibilisation soit pérennisée pour permettre à toutes les populations d’apprécier les méfaits du trafic des enfants et de vulgariser le film au sein des couches les plus vulnérables./.-


Le rapporteur,


Mme Rosalie N’DAH
Responsable du CNA/Natitingou


RAPPORT D'ACTIVITE C.N.A NATITINGOU du mois d'octobre 2004.


Présenté par Rosalie N'Dah

NATITINGOU LE 05 NOVENBRE 2004


La distribution et la diffusion des films éducatifs dans le département de l’Atacora au Bénin.
En octobre , près de 700 personnes par villages dans 09 villages ont bénéficié de la diffusion des films du Cinéma Numérique Ambulant.


LES PROJECTIONS ET LES COMPORTEMENTS DES VILLAGEOIS

Ils deviennent de plus en plus nombreux au cours des projections et comprennent ce qu’est le CNA.
Ils mettent toute leur attention sur les images qui défilent sur l’écran en écoutant l’interprétation qui se fait en leur langue afin de bien comprendre.
Dans le village de TAMPATOU, la projection du film intitulé le destin d’Assiba avait provoqué des réactions de plusieurs personnes. Ils étaient tous contents de voir ce film qui décourage le trafic des enfants. Beaucoup d’enfants de ce village ont abandonné l’école pour suivre certains commerçants YORUBA qui les ont amené au Nigeria.

Apres avoir interviewé certains parents, voici l’intervention de l’un des papas dont le fils est parti au NIGERIA :

J’avait donné mon accord en confiant mon fils à cette personne étrangère parce que je ne comprenait pas et je m’était laissé convaincre par les promesses et les petits cadeaux dans le but d’offrir à mon fils un avenir meilleur (scolarisation, apprentissage, bonne éducation, salaire pour toute ma famille, meilleur condition de vie etc.)
Je suis vraiment désolé après avoir vu ce film sur le trafic des enfants. Je ne sais même pas ce qu’est devenu mon fils car je n’ai encore aucune nouvelle de lui. Je ferai tout pour récupérer mon enfant le plus tôt possible.

LA REACTION DE SA FEMME
Si vous avez d’autres films qui découragent le trafic des enfants, n’hésitez pas à nous ouvrir largement les yeux. Certains dans notre village jouent un rôle actif caché et protègent les trafiquants des enfants. Avec ces genres de films beaucoup d’enfants seront sauvés.

DANS LE VILLAGE DE TAKONTA :
Pendant et après la projection du film le BALLON D’OR les jeunes enfants et même les grands étaient éblouis de joie en applaudissant et en admirant la volonté de réussir, le courage, et le comportement du petit joueur BANDIAN.
Enfant comme grand dans ce village adorent le football.

A la fin, un petit garçon de 15ans avait pris la parole aux noms des autres enfants en disant :
Ce film est une bonne leçon pour les enfants paresseux de notre village.
Par la suite une dame avait pris la parole en s’exprimant en ces termes :
Aux noms de toutes les autres femmes et hommes de notre village, je salue les activités du CNA avec mes deux genoux à terre. Avec le CNA nous découvrons la bonne éducation, des informations sur la santé et les droits de nos enfants. Notre village était un désert culturel, absence de loisir, d’informations et le désoeuvrement. Nous allons nous mobiliser encore plus fort pour ne pas perdre cette bonne lumière que nous apporte le CNA sans cesse dans notre pauvre village. Longue vie au CNA et à tous ses acteurs.

OPERATION SPECIALE DANS LA VILLE DE NATITINGOU
L’opération spéciale du mois d’octobre a eu lieu à Natitingou dans la cour de la maison TV5 qui sera inaugurée le 20 Novembre 2004. Le secrétaire général de la mairie de Natitingou chargé de l’organisation pour l’inauguration de la maison TV5 de Natitingou était très heureux de savoir que Le CNA et TV5 sont partenaires. Il était arrivé à la projection, accompagné d’une délégation belge. La music et l’animation ne laissaient aucune chance aux passants. A la fin de la projection, le secrétaire avait profité pour annoncer la date de l’inauguration de la maison TV5 au public présent et que le CNA venait de faire un avant goût. Il leur disait de venir très nombreux pour vivre les merveilles du Cinéma Numérique Ambulant.


Sauf la panne du véhicule et du groupe électrogène dans la première semaine, nous n’avons rencontré aucune difficulté durant tout le mois d’octobre.

RESPONSABLE CNA NATI
Rosalie N’DAH