Cinéma Numérique Ambulant - Nouvelles 35 - 11 mai 2004
Mali - Niger - Bénin.
Au sommaire de ces nouvelles :
- MALI :
Le CNA s'installe au Mali
- NIGER : Rapport d’activité
de la Tournée du CNA pour PLAN Niger dans la région
de Dosso
- BENIN : Convention avec le Service
de coopération et d’action culturelle de l'ambassade de France
Diffusion de spots pour le compte de la Fondation Pierre Fabre
- BENIN Natitingou : Rapport
d'activité du CNA Natitingou Avril 2004
- BENIN Ouidah : Rapport des
projections dans le cadre des manifestations "ensemble contre
le trafic d'enfants".
- BENIN : "Ensemble contre le trafic
d'enfants"
Le CNA enfin au Mali !!!
Après de nombeux
contre-temps indépendants de notre volonté, nous sommes enfin
à Bamako pour mettre en place la première structure du CNA-Mali.
Véhicule et matériel doivent arriver prochaînement.
Des nouvelles de cette installation suivront bientôt.
Vous pouvez joindre Christian Lambert, actuellement à Bamako, au numéro de téléphone du CNA-Mali : + 223 61 00 572
Rapport d’activité de la Tournée du CNA pour PLAN Niger dans la région de Dosso
Présenté par Mlle Salamatou Alhassane
Du 11 février au
16 avril 2004, une tournée de l’équipe nigérien du
cinéma numérique ambulant composé de Mlle salamatou Alhassane
la responsable de la structure, de M. Alassane Bizo technicien et de M. Rémi
Toviho chauffeur s’est rendu dans la région de Dosso (140 km de
Niamey) dans le cadre des interventions de PLAN NIGER dans la zone.
Cette mission avait pour objet :
1 - l’éducation communautaire à travers les thèmes suivants :
- L’hygiène
alimentaire et corporelle ;
- Le sida ;
- Le paludisme ;
- Le mariage précoce ;
- Le développement communautaire centré sur les droits de l’enfant
(éducation, santé) ;
- La scolarisation de la jeune fille :
- Le planning familial ;
- Le traitement des maladies infectieuses
2 - la projection de grands films issus du Cinéma africains
La méthodologie appliquée au cours de cette éducation communautaire passe donc par la projection de films en deux étapes :
- Une première étape qui consiste à projeter uniquement des films de sensibilisations sur les différents thèmes cités plus haut suivie de débats interactifs animés en langue zarma par la responsable appuyés parfois par les agents du développement communautaire (ADC), les animateurs communautaires (AC) et les membres du Comité local de développement (CLD), pour l’organisation et la mobilisation de la population.
- Une deuxième étape qui a présenté des films de fictions africains (longs et courts métrages) cadrant avec les réalités socioculturelles de la zone d’intervention de PLAN Niger.
Pendant soixante six jours nous avons sillonné tous les villages et hameaux dans lesquels PLAN Niger intervient. Il y a eu quarante quatre séances au lieu de quarante cinq car un des villages a été supprimé par PLAN Niger pour cause de manque de cohésion. Le dernier jour devait être consacré pour le village qui s’est montre le plus motivé lors des séances de projection.
Au cours de la première projection sont présents : M. Samuel Talon, coordonnateur chargé des programmes de PLAN Niger, Weyfame Ibrahim, responsable Equipes de jeunes formateurs et animateurs pour le développement (EJFAD), M. Abdoulaye Soumana, coordonnateur aux changements positifs des comportements et M. Jean François Meyer du CNA.
Comme c’était
la première nuit de projection, le débat a été animé
par abdoulaye Soumana pour que je puisse mieux m’enquérir de leur
méthode d’intervention et des notions sur la manière dont
ils mènent les débats. (Plusieurs réunions y avaient été
consacrées).
Apres cette entrée en matière, l’animation et les débats
ont été dirigés par la responsable de CNA. Notons que PLAN
Niger avait envoyé dans chacun de ces villages concernés un programme
sur lequel le cahier des charges du CNA figurait. La majorité des villages
a respecté ce cahier, par contre quelques uns ne l’ont pas fait.
Comme méthode de travail le CNA insiste beaucoup sur le cahier des charges,
car il est nécessaire pour un bon déroulement de la soirée
et témoigne de l’engagement du village, du bon accueil réservé
à notre équipe.
Dans la majorité
des villages, nous avons trouvé la place réservée à
la projection déjà balayée et arrosée et la population
attendant impatiemment notre arrivée.
Une fois que l’équipe arrive dans un village, elle prend contact
avec le Président ou le SG du CLD qui nous présente au chef de
village et après nous rejoignons la place publique en attendant que ceux
–ci nous amènent les quatre chaises, la table et l’eau. Une
fois sur la place publique, les femmes, les enfants et les hommes s’approchent
de nous curieux de voir le matériel et de nous poser des questions sur
ce que nous voulons leur présenter comme film.
Dès que nous mettions le matériel en place, les gens ne veulent
plus bouger pour aller même manger, il faut les rassurer que nous n’allons
pas commencer avant leur retour. Les séances ont toujours démarré
par une musique d’animation et des courts métrages de fictions.
Ce n’est qu’une fois la projection terminée qu’ils
prennent congé de l’équipe pour retrouver leur repas.
A la vue des premières
images, les gens manifestaient leur joie en criant ou en nous remerciant d’avoir
songé à eux et leurs enfants pour pouvoir leur montrer ce genre
de choses avant leur mort et de surcroît dans leur village.
Une fois que nous commençons à mettre les films de sensibilisation,
tout le public se tait et suit attentivement.
Au début des débats,
les gens avaient froids aux yeux pour prendre le micro devant le public et c’est
quand j’utilise les liens de cousinages entre ethnies pour détendre
l’atmosphère qu’ils commencent à se présenter.
Nous avons remarqué que la plupart des participants sont des femmes et
des enfants. On trouve des enfants très éveillés bien que
c’est du jamais vu, ils répondent bien aux questions. Au cas où
je vois qu’il n’y a pas beaucoup de participant, je relance la question
en la reformulant avec d’autres expression, plus simples et plus claires.
Dans certains villages ce sont les enseignants qui prennent le micro pour encourager
leurs élèves à intervenir car le lendemain les films vus
seront le sujet du jour.
Tout cela se passait au premier film, mais après les gens se bousculaient
même sur le micro. Parfois au moment de mettre le film de fiction, nous
demandons aux gens s’ils ne sont pas fatigués pour qu’on
arrête et les gens poussaient des cris en disant qu’ils seront à
notre écoute jusqu’à l’aube si cela ne dépendait
que d’eux.
Aussi nous demandons leurs avis sur quel genre de film ils préfèrent
en leur faisant un petit résumé des films de fiction que nous
avons prévus. Ils font un choix que nous avons respecté car on
ne vient qu’une fois par village. Ainsi, nous avons projeté le
plus souvent Tilaï, Guimba, Bal poussière, La Vie est belle, Gito
l’ingrat, Yéléma, A la recherche du mari de ma femme, etc…
et divers courts métrages.
A la fin de la projection
nous constatons que le film de fiction reçoit un grand succès
par rapport aux films de sensibilisation qui eux aussi intéressent dans
une très large mesure la population.
Partout dans les villages où le CNA est passé, la population demande
à ce que l’équipe revienne. Nous leur faisons savoir que
cela dépend de PLAN Niger qu’il faut déjà remercier
pour cette tournée. Beaucoup ont écris à PLAN pour faire
la demande d’autres séances.
A chaque séance, il y a beaucoup de monde : deux mille (2000) personnes
pour les plus gros villages à plusieurs centaines dans les petits hameaux.
Nous avons estimé les spectateurs des quarante quatre (44) villages à
quarante sept mille trois cent (49 350) personnes (hommes, femmes, enfants).
A la fin de chaque projection, une fiche de compte-rendu de la soirée
était contresignée par un représentant du CLD. L’estimation
du nombre de participants s’est toujours fait en commun.
A Deytéguigorou nous avons eu le plaisir d’avoir M. Moussa Adamou sous préfet adjoint de Dosso qui s’est révélé un spectateur très attentif et très satisfait du CNA.
Il ressort des différents
points de vue de orateurs des débats que l’éducation des
enfants et l’école sont indispensables.
Un jeune homme dit que quand il sait que rien qu’avec ce qu’il appris
en alphabétisation, lui a beaucoup servi lors de ses voyages en exode,
car cela lui a permis de s’orienter plus facilement et de frapper toujours
aux bonnes portes à travers les écrits sur les plaques ou pour
trouver l’auto gare.
Une autre ex-élève relate ici son regret d’avoir fuit l’école
et de se marier très tôt car di-elle toutes ses camarades ont réussies.
Actuellement elle a beaucoup d’enfants et elle ne peut pas faire face
au différent besoin de sa famille même avec la bonne volonté
du mari.
Un enfant de douze ans (12) qui a été récupéré
à l’école de deuxième chance est intervenu pour sensibiliser
les parents sur la nécessité de scolariser les jeunes filles,
puisque dans leur école sur les vingt (20) abandons, quinze (15) sont
des jeunes filles.
Le petit film sur le mariage précoce où on voit une fille qui résiste à ses parents pour continuer d’aller à l’école et choisir son mari fait beaucoup parler parce que beaucoup connaissent cette situation.
Dans les discussions sur le SIDA chacun insiste sur la nécessité du préservatif et beaucoup sur le fait que la fidélité n’est pas seulement une attitude morale mais aussi un moyen de se protéger des MST.
Anna et Bazil sont des vedettes qui font beaucoup discuter. Des personnes parlent de devoir d’hygiène avec ses propres enfants mais aussi avec toute la collectivité. Une personne même insiste sur la fait que la propreté fait partie des droits de l’enfant.
On l’avait déjà
dit, le film des Tréteaux du Niger sur le planning familial est souvent
un choc parce que beaucoup de femmes sont dans la situation de l’une des
personnages du film avec de nombreux accouchements et sont informé des
moyens pour espacer les naissances.
Sur le palu et les maladies infectieuses avec le film de l’OMS l’information
est très forte car dans les villages on connaît ces maladies mais
pas toujours les moyens de se prémunir.
Les soirées ont été dures pour moi et pour toute l’équipe parce que les gens ne finissent pas tôt leur repas du soir et c’est à 21 heures qu’ils viennent à la projection. Ce n’est pas comme une tournée où nous revenons dix (10) fois et ou les femmes préparent le repas plus tôt car tout le monde sait que le cinéma commence quand il fait nuit vers 19 – 19 h 30. Ce qui fait que nous rentrons à Dosso, quand nous ne dormions pas aux villages très éloignés, vers 2 h- 2h 30 du matin. En plus nous avons beaucoup souffert de la poussière et tous piqué » le rhume. Ce qui a entraîné chez moi une angine qui m’a beaucoup gênée.
L'équipe
du CNA-Niger : Zachari (nouveau chauffeur, remplaçant Rémi rentré
au Bénin),
Salamatou (responsable) et Allassane (technicien projectionniste)
L'association CNA-Bénin vient de signer une convention avec le Service de coopération et d’action culturelle de l'ambassade de France à Cotonou.
Durant tout le mois d'avril, le CNA
a diffusé trois spots de sensibilisation pour le compte de la Fondation
Pierre Fabre.
Ces spots mettent en garde les populations sur les risques encourus par la vente
ou l'utilisation de "médicaments de la rue".
La Fondation Fabre cherche à inciter les gens à utiliser les médicaments
génériques vendus en paharmacie.
NATITINGOU LE 08 MAI 2004
RAPPORT D’ACTIVITES C.N.A NATITINGOU. MOIS D’AVRIL 2004.
Présenté par Rosalie N'Dah
La distribution des films
du Cinéma Numérique Ambulant dans le mois d’avril s’est
bien passé dans les villages ciblés et selon le programme.
Plus de 19350 personnes ont bénéficié de la projection
des films du CNA.
En tout 23 séances de projections ont eu lieu. 22 opérations régulières,
01 opération spéciale avec quelques annulations et interruptions
involontaires.
L’ACCUEIL DANS LES VILLAGES.
Généralement
dans les villages, c’est le délégué et quelques autres
personnes ou le directeur d’école qui nous accueillent.
Notre cahier de charge est de plus en plus respecté.
Dans certains villages comme TANKONGA , BORIBANSIFA, et WANSOKOU, le sigle CNA
est devenu une belle chanson.
A la vue du véhicule du CNA, les enfants font une danse spéciale
en la chantant. Ca fait plaisir d’entendre une jeune femme de leur village
parler en ces termes. << Avec le Cinéma Numérique Ambulant,
tout le monde a eu les yeux ouverts jusqu’aux aveugles >>
A BORIBANSIFA, un groupe de jeunes et d’enfants très animé
de joie vient attendre le véhicule du CNA à 500m du village. A
MOUSSANSAMOU, ils sont bien organisés et ce sont les responsables du
groupement des jeunes de leur village qui se chargent de nous accueillir. Ils
choisissent toujours 5 jeunes pour la sécurité de notre matériel.
Ils sont seviables et nous traitent comme des autorités. Après
la projection, notre table de repas est toujours bien garnie, et en plus ils
nous offrent des volailles, des ignames et des mangues. Dans ce village, nous
ne demandons pas mieux.
LES PROJECTIONS
Les projections on lieu chaque soir dans le village programmé. Elles débutent souvent à 19h 50 environ avec en première partie une musique pour recréer les villageois, les courts métrages éducatifs, de distraction et de sensibilisation. En deuxième partie, un long métrage et une musique pour finaliser la soirée dans l’ambiance.
Dans certains villages comme MOUPEMOU et CHABI-KOUMA, un véritable marché s’anime toujours après la projection. Les femmes profitent du monde que le CNA réuni pour vendre leurs marchandises.
Nous étions contents après une projection d’entendre la femme d’un enseignant de l’école primaire dire en ces termes. << Le CNA nous apporte pas seulement l’éducation, mais aussi beaucoup d’argent>> Une autre disait qu’elles deviendront toutes riches avent la fin des dix séances de projections dans leur village.
Les impressions du représentant des jeunes à MOUSSANSAMOU après une projection : Ces films constituent une éducation nécessaire à notre épanouissement, nous poussent à penser au passé et l’avenir, apportent leur contribution au développement de notre PAYS. Nous suivons et nous suivrons toujours avec intérêt les images magiques du CNA. Bravo à votre brillante structure efficace.
Au fur et à mesure, le nombre de spectateurs au cours des projections s’augmente dans les villages, parce que quelques jeunes des villages voisins font le déplacement pour venir partager l’ambiance dans les villages où la projection a lieu.
PROBLEMES RENCONTRES ET SOLUTIONS
Quelques annulations et
interruption à cause de la pluie. Parfois un vent secoue notre écran
même s’il est bien attaché, ou une pluie torrentielle nous
empêche, au début, pendant ou vers la fin de la projection. Pour
plus de prudence, on range le matériel le plus rapidement possible dès
qu’on constate la présence du vent ou l’annonce d’une
pluie. Après une interruption ou annulation, nous remettons tout à
la prochaine Séance.
Sauf quelques petites pannes comme des crevaisons en route, des changements
de quelques pièces du véhicule ou manque de carburant à
la station, tout va bien avec le véhicule.
Nous n’avons rencontré aucun grand problème durant cette
période.
OPERATION SPECIALE.
Une opération spéciale était prévue pour le 4 avril
2004 dans un village appelé TAKAYE et une autre le 16 avril 2004 dans
un village PEUHL appelé DIKOUAN.
Trois jours avant la projection à DIKOUAN, la femme du chef des PEUHLES
était venue au non de son mari et de tous les autres pour présenter
des excuses au CNA. Que tous les peuhles de la région de l’ATACORA
ont une rencontre très importante à la même date de la projection
dans leur village.
La projection de TAKEYE était reportée au 16 avril 2004 pour des raisons de cérémonie dans leur village.
Elle avait eu lieu à l’occasion de l’assemblé générale des ressortissants de TAKAYE. Les fils de ce village étaient venus de plusieurs pays et villes. Le public était grand à suivre les films du CNA. A la fin de la projection, monsieur KOUAGOU N’TCHA avait pris la parole pour remercier et encourager les activités du CNA. Il disait que le CNA risque de faire les jaloux car tous les autres villages qui ont entendu parler du CNA nous s’agitent et nous espèrent bien. C’est un peut étonnant de l’entendre dire que dans certains villages les enfants et les vieux passent plus de deux semaines sans prendre leur bain.
Nous étions très contents de faire connaître le CNA à ceux qui n’en avaient jamais entendu parler. Nous avions partagés plusieurs sortes de repas avec les responsables à l’organisation.
LA RESPONSABLE
N’DAH Rosalie
RAPPORT DE KOUAGOU N’TCHA SUR L’OPERATION SPECIALE DU 16 AVRIL 2004 A TAKAYE.
Le groupe du Cinéma
Numérique Ambulant a été de passage l’or de la manifestation
des fils de TAKAYE pour leur Assemblé Générale le 16 avril
2004 à 18H.
Le public A EU Lccasion de suivre les images cinématographiques qui se
présente comme suit :
- La cassette de plusieurs danses folkloriques des BETAMARIBES.
- Un film illustré sur le trafic d’enfants et ces conséquences
intitulé <<DESTIN D’ASSIBA>>
- Un film sur le VIH / SIDA qui nous conseil sur la conduite à tenir
dans la vie actuelle.
- Un film sur le couturier à l’extérieur intitulé
<<GITO L’INGRAT >> qui nous conseil sur les conséquences
de celui qui se vante ou néglige son métier.
En vue de tous ces images sur l’écran du CNA, les villageois de TAKAYE et les conférenciers qui étaient présents se sont réjouie de la prestation et les conseils qui leurs ont été prodigué par N’dah Rosalie l’animatrice du CNA, qui a pris tout son temps pour traduire toutes les images présentées.
Pour ce faire, le bureau organisateur de cet Assemblé Général remercie infiniment tout le secteur du CNA pour son initiative, lui souhaite longue vie et bonne continuation de ses travaux.
KOUAGOU N’TCHA
Secrétaire Général
La structure CNA de Ouidah continue de se rendre chaque soir dans l'un des 10 villages faisant partie de son circuit de projections. Fort heureusement, les pluies ne perturbent guère le bon déroulement de ces soirées et, à ce jour, fort peu de projections ont du être interrompues par la pluie.
Dans le cadre des manifestations "ensemble contre le trafic d'enfants", le CNA prenait en charge 3 projections du film "Anna, Bazil et le trafiquant" dans des quartiers de Cotonou. Compte-rendu :
RAPPORT DES PROJECTIONS ASSUREES PAR LE CNA A COTONOU DANS LE CADRE DE LA LUTTE CONTRE LE TRAFIC D’ENFANTS.
Première projection :
Dans la soirée du
28 Avril 2004, a eu lieu à Akpakpa Dodomey, la première projection.
Le CNA était sur la place avant l’arrivée des organisateurs
: le commissaire de la brigade de la protection des mineurs, le chef du quartier,
le chef d’arrondissement, l’assistant au de la ville de Cotonou
et quelques jeunes du quartier. La projection a commencée sans l’arrivée
de la sécurité. Après un film de comédie, le chef
de l’arrondissement a introduit le sujet puis ce fut la projection du
film "Anna, Bazil et le Trafiquant". Prés des 1500 spectateurs
présents étaient indignés devant le traitement infligés
à Anna. Au beau milieu de la projection, un autre spectacle: tout d’un
coup, les spectateurs se mettent à fuir le lieu de la projection en courant
dans un grand mouvement de panique ... même les enfants… C’était
l’arrivée des CRS (la sécurité) tous gyrophares clignotant.
Le chef de l’arrondissement, pris d’une peur terrible devant la
fuite éperdue du public, arrache le micro des mains de Martine et appela
la population en ces termes : VENEZ ! VENEZ ! ILS SONT LA POUR VOTRE SECURITE.
A ce moment là, toute l’équipe du CNA s’est aggripé
à son équipement. Dans le public, les courageux sont restés
mais ceux qui se reprochaient quelque chose sont partis pour de bon. DOMMAGE
!!!
Au bout de quelques minutes, tout est redevenu calme. A la fin de la projection,
le chef de l’arrondissement, très inspiré, n’a pas
laissé le CNA faire son animation ; il ainvité les spectateurs
à garder leurs enfants avec eux après avoir fait le résumé
de tout le film. Il a également invité tout le monde à
s’unir pour lutter contre le trafic d’enfants. Un rafraîchissement
a été offert à l’équipe du CNA par le chef
de l’arrondissement.
Deuxième projection :
Cette projection devrait avoir lieu à Placodji 5ème Arrondissement le 30 Avril 2004 à 19 H30mn. Malheureusement, arrivé sur les lieux, le CNA a constaté que rien n’était organisé et que le climat était peu propice à la tenue d'une projection. Après 1h30mn d’attente en compagnie du représentant de la mairie, le CNA a dû se résigner à quitter les lieux.
Troisième projection :
Cette soirée du 04
Avril 2004, a eu lieu dans le 13ème Arrondissement à Agla. A 18h30mn
le CNA était déjà sur une place publique face au commissariat
de Police. Le commissaire de la brigade de la protection des mineurs était
déjà sur la place. Un accueil chaleureux nous y attendait. Les
CRS n’étaient pas là, mais le CNA se sentait en sécurité.
A 19h45mn, début de la projection par un film de comédie : La
maison démontable : c’était un fou rire. Les spectateurs
étaient près de 2500 et sont resté passionnés jusqu’à
la fin. Après la projection de "Anna Basile et le trafiquant"
, le chef de l’arrondissement a exhorté la population à
réfléchir sur ce fléau qui mine notre société
et à également prendre leur responsabilité pour le combattre.
Martine a ensuite invité les enfants et parents à nous dire ce
qui frappé dans le film et les leçons que l’ont peut en
tirer ; et aussi les conseil à l’endroit de la population .Le commissaire
était très émus et satisfait de l’intervention des
enfants.
N’est-il pas heureux d’entendre dire : je ne pas d’accord
avec la manière dont Anna à été traité ;
on ne doit pas maltraiter un enfant ni le vendre ; je veux que les parents gardent
leurs enfants avec eux même dans leur pauvreté.
Les enfants vivement participer aux débats. C’est clair qu’ils
sont tous contre le trafic d’enfants. Du côté des mères
de famille, elles condamnent celles et ceux qui laissent leurs enfants aux inconnus
et les invitent à les garder avec eux. ET surtout il serait sage de ne
pas en fabriquer de trop.
C’était une belle soirée et c’était bien de
voir défendre leur cause. Cela touche mieux le cœur des parents.
«Ensemble contre le trafic d’enfants»
Une manifestation du "Projet de lutte contre le trafic d'enfants" au Bénin, piloté par le Bureau Central d'Assistance Technique financé par l'Union Européenne. Cette initiative se fait en partenariat avec l'Unicef, le Centre Culturel français de Cotonou et RFI.
Depuis septembre 2003, près de 300 enfants victimes de trafic ont été rapatriés du Nigeria au Bénin par vagues successives. Pour un salaire de misère, des enfants béninois travaillent dans des carrières de pierres dans l’état nigérian d’Ogun et souffrent de malnutrition, d’anémie, et d’infections respiratoires.
Le Centre Culturel Français de Cotonou se rallie à l’Unicef et au Bureau Central d’Assistance Technique (BCAT) de L’Union européenne pour coordonner manifestations et réflexions autour de la lutte contre le trafic d’enfants.
Au programme de «Ensemble contre le trafic d’enfants» :
- Expositions : photographies de JC Coutasse «Les enfants regardent les enfants», Dessins «la petite fille des eaux» par Hector Sonon, les «appliqués d’Abome», «Les enfants des rues, Ndi Nnta».
- Concerts : John Arcadius, Seyi Solagbade, La chorale des enfants et des jeunes du Bénin.
- Films et documentaires: «Salaam Bombay», «Sa majesté des mouches», «Ali Zaoua, prince de la rue», «Les ravages du tourisme sexuel», «Trafic d’enfants»…
- Cinéma Numérique Ambulant : projections du film "Anna, Bazil et le trafiquant" dans plusieurs villages et quartiers de Cotonou.
- Débats : tables rondes et
débats sur les origines du trafic d’enfants ; le vécu et
les conséquences pour les enfants, la protection de l’enfance et
la répression du trafic.
En marge de ces manifestations, un timbre sera édité dans le but
de sensibiliser le plus grand nombre à la lutte contre le trafic d’enfants.
Plus d’informations :
CCF de Cotonou
137, avenue du Général Leclerc
B.P. 416
COTONOU BENIN
Tél. : (229) 30 08 56
ccf.cotonou@intnet.bj
Unicef
Chantal Lorho clorho@unicef.org
Bureau Central d’Assistance
Technique (BCAT)
Jean-Marie Duval bcat_lte@intnet.bj
Le quotidien LIBERATION a consacré
deux pages "grand angle" à ce sujet :
Félicité, Roger, Célestin et les autres, libérés
de l'esclavage, ont photographié dans les rues de Cotonou des enfants
qui n'ont pas cette chance. Un travail dans le cadre d'un atelier de réinsertion
dirigé par le photographe Jean-Claude Coutausse.
http://www.liberation.fr/imprimer.php?Article=200482