Cinéma Numérique Ambulant - BENIN - NIGER- Nouvelles 24
RAPPORT D’ACTIVITE
A – CNA BENIN
A ce jour, voici 8 mois
que la première structure du CNA au Bénin a commencé
son action. Il s’agit de celle basée à Ouidah.
Dans moins de deux mois, elle aura terminé son deuxième circuit
de villages. Chacun de ces 20 villages aura donc reçu 10 fois la visite
du CNA avec, à chaque fois une programmation différente.
Toujours au Bénin, la seconde structure, basée dans le nord du
pays, à Natitingou a démarré son action
quelques semaines plus tard. Elles est également en train d’effectuer
son second circuit de 10 villages.
Ainsi, pour le seul Bénin, déjà 40 villages ont pu bénéficier de l’action du CNA et 300 000 spectateurs ont pu à ce jour profiter des projections que le CNA leur a proposé.
1 - Les équipes béninoises du CNA
Au fil des semaines l’engagement
et l’implication des équipes recrutées
et formées par le CNA n’a fait que croître. Il est à
noter que les deux structures béninoises sont aujourd’hui dirigées
par des femmes.
Au Bénin, ces structures savent déjà travailler en totale
autonomie. L’aspect administratif est parfaitement géré
tant au niveau de la tenue des comptes ou de la gestion du matériel que
dans les relations avec les différents partenaires locaux.
Les départs en projection
se font toujours dans le même climat enthousiaste. Les rapports avec les
villageois sont des meilleurs.
Il est à ce sujet frappant de voir, lors de nos déplacements dans
la région, les habitants de villages des premiers circuits, crier au
passage de nos véhicules, des titres de films que nous leur avons projetés
voici déjà des mois !!!
2 - Les projections et leur impact sur le public
Les films de sensibilisation
diffusés au Bénin atteignent parfaitement leur but et la «
cible » visée par les organismes qui les ont produits et qui nous
en ont confié la diffusion. A la fin de leur projection, de petits débats
ont lieu. Femmes, enfants, pères de famille viennent souvent prendre
le micro pour commenter le film, exhorter les villageois à prendre au
sérieux les conseils contenus dans ces films.
Ainsi, cet homme de 60 ans, demandant instamment aux autres hommes d’utiliser
le préservatif s’ils ne peuvent maîtriser leurs désirs
d’infidélité.
Ainsi cette femme, demandant avec insistance aux hommes de réfléchir
un plus sérieusement aux conséquences souvent dramatiques de leurs
escapades.
Ainsi ces enfants qui appellent leur camarades à plus de respect des
règles essentielles d’hygiène.
Ou bien encore cet adulte qui essaie de faire comprendre aux autres villageois
que le fait d’avoir des enfants est certainement une richesse, mais que
cette richesse est encore plus grande si l’enfant reste avec ses parents
plutôt que placé ou vendu…
Autant de témoignages qui confirment la totale pertinence de l’action du CNA.
Les longs métrages
africains diffusés par le CNA connaissent un succès sans
pareil. Au fil des projections, la maturité du public est de plus en
plus perceptible. Des discussions, des réactions, des débats ont
lieu spontanément suite à la projection de certains films (Lumumba,
Camp de Thiaroye…)
Il est à noter qu’un petit village de pêcheurs qui faisait
partie de notre premier circuit a énormément insisté pour
que nous retournions chez eux organiser une projection spéciale. Le films
qu’ils nous ont demandé de revoir était Lumumba… pourtant
à priori plus « difficile » que certaines comédies
que nous projetons.
3- Les rapports avec les institutions de la place
Le CNA, depuis son arrivée
au Bénin travaille en collaboration avec un certain nombre d’organismes,
institutions et ONG opérant dans ce pays.
Un réel besoin de collaboration a été décelé
en vue de diffuser un certain nombre de films réalisés par ces
différents organismes.
La production de films de sensibilisation est assez importante au Bénin.
D’importants moyens sont engagés pour la réalisation de
films très bien réalisés, tournés en langue locale
(parfois plusieurs versions selon les régions).
De grands chantiers sont en cours au Bénin, comme la lutte contre le
trafic d’enfants qui représente un véritable problème
de société au Bénin (depuis le début de son activité,
le CNA participe à cette action).
Les structures et les circuits du CNA permettent en effet de diffuser ces films
dans des endroits souvent trop enclavés.
De plus, le CNA, revenant plusieurs fois dans un les mêmes villages, une
action en profondeur peut-être menée avec, également, une
appréciation possible de l’impact de ces différents programmes
de sensibilisation.
Le CNA continue la mise en œuvre de partenariats locaux, fort de son soutien de la part des autorités nationales ou des délégations de la Commission européenne (au Bénin, comme au Niger)
4 – CNA-Bénin
L’association (ONG)
CNA-Bénin existe. Elle est inscrite officiellement.
A ce titre, CNA-Bénin peut bénéficier de certaines aides
de nature à pouvoir travailler efficacement sur la pérennisation
de son action au Bénin. Elle travaille activement dans ce sens et les
possibilités existent.
Il faut savoir que CNA-Bénin
touche, avec ses deux structures, un public de l’ordre de 460
000 spectateurs par an.
Pour un coût annuel de fonctionnement de l’ordre de 36 000 Euros
pour les deux structures, l’action du CNA au Bénin représente
la somme de 0,080 Euros par spectateur !
Le CNA organise également
des opérations spéciales à destination
de publics particuliers : écoles, orphelinats, centres culturels, etc…
Ces spectateurs ne sont pas comptabilisés dans les chiffres évoqués
ci-dessus.
Ces opérations peuvent avoir lieu selon différentes modalités
: à l’initiative du CNA, sur demande de responsables ou directeurs
d’établissements, en partenariat avec une ONG ou une institution
dans le cadre d’un programme spécifique.
Dans ce dernier cas, CNA-Bénin a établi le coût que représente
ce type d’opération pour sa prestation en tenant compte des différents
éléments spécifiques liés à ce type d’opérations
(formation des personnels, mise à disposition des moyens humains et techniques,
kilométrage, hébergement, décalage du calendrier de sa
propre action, etc…)
Conclusion
Au Bénin, à
ce jour, les objectifs que s’était initialement fixés le
CNA sont atteints, voire dépassés.
Deux structures composées de personnels béninois formés
par le CNA fonctionnent parfaitement.
L’impact dans les villages et indéniable et peut se ressentir à
différents niveaux : distraction, sensibilisation, éducation (au
sens général aussi bien qu’à celui, plus spécifique,
de l’éducation à l’image).
Les populations n’ont de cesse de nous remercier pour ce que nous leur apportons et nous tenons ici à le faire savoir et à transmettre ces remerciements, souvent si touchant, à tous ceux qui ont su accorder leur confiance au projet CNA, et tout particulièrement à la Commission européenne.
Pour le CNA-Bénin
Martine de Souza
B – CNA NIGER
Le CNA Niger a déjà
fait son propre rapport d’activité.
Son responsable Idé Cogi l’a fait parvenir par l’intermédiaire
des Nouvelles N° 22.
Elles sont consultables sur notre site http://www.c-n-a.org
C - SYNTHESE
La complémentarité des structures CNA selon leur terrain d’action est un aspect intéressant du projet. En effet, le responsable du CNA au Niger est venu effectuer sa formation au Bénin. Et, actuellement, un des membres de l’équipe Niger est de Ouidah au Bénin.
Cette complémentarité
implique encore plus les membres des équipes du CNA en leur faisant prendre
conscience de l’aspect international du projet. Ils communiquent entre
eux et tiennent compte de l’expérience spécifique des autres
équipes.
Cela permet en outre de pouvoir intervenir efficacement d’un pays à
l’autre en cas de nécessité. Ainsi, un remplacement de Vidéo-projecteur
défaillant au Niger a pu être réalisé en un temps
record depuis le Bénin.
A ce jour, fin octobre 2003, trois structures fonctionnent parfaitement. Chaque soir, trois projections ont lieu. Deux au Bénin et une au Niger.
En tout, ce sont donc 345
000 spectateurs qui ont bénéficié de l’action du
CNA.
Durant cette période qui comprenait la phase d’investissement,
chacun de nos spectateurs n’aura coûté que 49 cts
d’Euro au projet. Investissement bien minime face aux différents
bénéfices qu’ils en retirent…